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Les mises en santé des politiques sportives territoriales

Orientation de sens et travail de composition

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Si les finalités éducatives, sociales et identitaires ont traditionnellement été assignées aux politiques sportives territoriales, la période récente les voit s’ouvrir aux enjeux de santé et de bien-être. Peinant parfois à borner leur engagement tant est flottante la catégorie « sport-santé-bien-être », les interventions des collectivités territoriales et de leurs groupements oscillent entre organisation d’un environnement favorable à la pratique d’activités physiques et inscription dans des formes, promues notamment par l’État, de gouvernement des corps appréhendés comme vulnérables et/ou déviants. Ces conceptions variables de mise en santé des politiques sportives territoriales interrogent, plus largement, les capacités des élus locaux et des agents publics chargés des affaires sportives à s’affranchir de routines administratives pour s’engager dans un travail d’interprétation, de mobilisation et de composition avec des acteurs jusque-là parfois peu connus.

Le référentiel de territorialisation à l’œuvre depuis le début des années 1980 en France a directement encouragé la possibilité, pour les collectivités territoriales et leurs groupements, d’investir des domaines qui ne relèvent pas directement de leur ressort juridique au nom d’une légitimité territoriale à penser et produire le bien commun. Ce volontarisme politique se manifeste dans le champ de la santé et dans celui du sport désormais érigé au rang de « compétence partagée »1.

La multiplication ces dernières années de textes législatifs et réglementaires comme de plans nationaux de santé publique visant, plus spécifiquement, à lutter contre ce qui est désormais qualifié, au travers de discours alarmistes, « d’épidémie d’inactivité physique » ou de « ravages de la sédentarité » (Deguilhem et Juanico, 2016)2, a favorisé le tournant…