L'action extérieur des outre-mer : une diplomatie démultipliée ?
La décentralisation des années 1980 a peu envisagé le cas particulier des outre-mer se voyant assez vite associée à la présence française dans un contexte géopolitique tendu du fait des essais nucléaires dans le Pacifique, de l’affaire du Rainbow Warrior et des tensions existantes en Nouvelle Calédonie. Il faut attendre les années 1999-2000 qui vont être marquées par une nette inflexion au profit des collectivités d’outre-mer pour leur donner plus de responsabilités en matière d’action extérieure et aller vers une véritable association à la diplomatie de la République. Globalement les nouvelles dispositions juridiques existant depuis 20 ans ont été mises en œuvre. Surtout, il faut relever une réelle volonté de l’État d’aboutir à une véritable conjonction de l’action des outre-mer et de celle de la République dans leur zone géographique. Ainsi par exemple les collectivités ultramarines ont intégré les organismes régionaux internationaux ou, sont sur le chemin de le faire. Cependant, au-delà de ce satisfecit d’ensemble « juridico administratif », force est de constater qu’au plan de l’action concrète en matière économique, sociale, environnementale ou de gestion de crises, le développement de la coopération régionale des collectivités d’outre-mer a produit des résultats concrets encore assez faibles.
En matière d’action extérieure des collectivités territoriales, ou pour retenir le vocable le plus généralement utilisé pour les outre-mer de « coopération régionale », la singularité de nos différentes collectivités d’outre-mer quel que soit leur statut : DOM, COM ou Nouvelle Calédonie, paraît être une évidence.
Pour des raisons géographiques d’abord, l’éloignement de la Métropole et de l’Europe, leur caractère insulaire pour la quasi-totalité d’entre elles – exception faite de la Guyane bien sûr – font que les notions mêmes de voisinage, de coopération transfrontalière, etc. sont très différentes par essence.
Par ailleurs, il faut bien considérer que « le (s) voisin (s) » de nos outre-mer sont d’abord des États, à la superficie et population assez comparable, par exemple La Dominique ou Sainte-Lucie pour les Antilles ou le Vanuatu pour…
