Proximité territoriale: ambivalence du concept de gouvernance
À toute stratégie, correspond une finalité et un contexte spécifique mais aussi une capacité d’agir. La stratégie de décentralisation de la fabrique de la décision publique, consacrée par la loi NOTRe portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, vise à renforcer la proximité de l’action publique avec le territoire dont elle a la charge. L’impact des crises successives et l’incertitude accrue posent la question de la capacité d’agir des acteurs territoriaux. L’alliance territoriale, en tant qu’union des forces semble apporter des leviers d’action. Elle suppose néanmoins une proximité entre les alliés. Ainsi, avant de pouvoir porter ses fruits sur la proximité de l’action publique envers le territoire, l’alliance suppose une proximité entre acteurs en son sein. A fortiori, dans un contexte de tensions multiples, la gouvernance de cette forme de coopération semble déterminante pour garantir la capacité d’agir au mieux et au plus près du territoire et à en valoriser le potentiel développement.
Traversée par une succession de chocs (sanitaire, énergétique, climatique, géopolitique, inflationniste), la société humaine semble balancer entre sentiment d’impuissance et espérance. Ainsi un récent webinaire de la Gazette des Communes1 posait la question suivante : « Face à la réduction des ressources des collectivités, quelles solutions pour le décideur local ? ». Si la réponse est loin d’être évidente, la question quant à elle interroge le possible effondrement de la capacité d’agir des acteurs territoriaux affaiblis dans leurs moyens et leur pouvoir décisionnel. Ce faisant, l’action politique, si elle est amoindrie, pose la question de la proximité du politique avec les acteurs du territoire.
Dans un contexte troublé, fortement évolutif, la force des proverbes surgit. Celui qui nous vient spontanément pour appréhender la capacité…