Que révèle la perspective du "décentrement" sur l'expérience métropolitaine en France ?
Les études urbaines représentent un champ disciplinaire reconnu dans les sciences sociales. Dans un contexte marqué par l’intensification des échanges à l’échelle mondiale[1], elles continuent toutefois d’ignorer la comparaison (Le Galès, 2018)[2] et de se limiter au « nationalisme méthodologique » (Detienne, 2000)[3]. D’où le choix d’une recherche ancrée dans la perspective du « décentrement », autorisant la mise à distance d’une expérience métropolitaine institutionnelle en France (Lyon) à partir de celle de Minneapolis Saint Paul (États-Unis). L’analyse comparée met en évidence pour la France la singularité du débat opposant « métropoles » et « territoires » ainsi que la pluralité des compétences acquises par l’exécutif au cours des dernières décennies. Elle précise, de fait, la pertinence du niveau métropolitain pour coconstruire la Planification écologique et solidaire.
Le cadre théorique de la recherche et le choix de la méthode
Depuis une dizaine d’années, des chercheurs revendiquent le principe du comparatisme en insistant notamment sur l’originalité d’un contexte où « les villes s’inscrivant dans un monde de villes »1 offrent un potentiel pour la recherche internationalisée. La géographe Jennifer Robinson estime que la réflexion théorique sur la ville et l’urbain devrait prendre en compte différentes expériences urbaines et opter pour une ouverture post-coloniale, ne différenciant plus les villes du nord et celles du sud. Ce point de vue est également défendu par Marcel Detienne qui revendique le comparatisme entre situations où les habitants ne partagent pas le même niveau de développement2. Autrement dit il s’agit de dépasser les analyses se limitant à la monographie (de Briant, 2016), à la simple…
