La décentralisation en 1981 ou le changement territorial par la loi
Pour la campagne des élections présidentielles de 1981, le candidat François Mitterrand prit pour slogan principal « La force tranquille ». Parmi les premières principales mesures qui sont votées par la nouvelle Assemblée nationale dans laquelle le parti socialiste détient la majorité absolue, celle sur la décentralisation mérite-t-elle le qualificatif de « révolution tranquille » selon l’expression d’Éric Giuily, qui fut lui-même au cœur de la fabrication de la loi « Droits et liberté des communes, des départements et des régions »[1] ? Si celle-ci fait aujourd’hui bien sûr consensus, il faut rappeler qu’au moment des débats, elle fut vivement attaquée par toute une partie de l’opposition, et qu’au sein même de la majorité, certaines orientations de la loi firent débat.
Le changement par la loi
Le parti socialiste et la décentralisation
Au cours des élections législatives qui suivent l’élection de François Mitterrand, le nouveau Premier ministre Pierre Mauroy déclare à Nantes :
« Nous savons qu’il n’y a pas de changement possible si l’on ne détient pas le pouvoir d’État, mais nous disons qu’il ne peut y avoir de changement réel sans une autre répartition et un autre exercice des pouvoirs et des responsabilités dans l’État, les collectivités et les entreprises. C’est tout le sens du projet de décentralisation qui sera, sur le plan des institutions, la grande affaire de ce septennat »1.
Dès lors, le décor est planté : la réforme concernant la décentralisation sera rapide, importante et politique. Elle répond également à l’un des engagements pris par François Mitterrand lors de sa campagne puisque la…
