Les politiques sportives territoriales peuvent-elles évoluer ?
C’est devenu comme une rengaine : les collectivités territoriales n’ont aucune obligation légale à s’investir dans des politiques sportives (en dehors de la mise à disposition des infrastructures nécessaires à la pratique de l’éducation physique et sportive en école primaire), et pourtant elles le font, c’est donc qu’elles y trouvent un intérêt. Les hypothèses explicatives sont diverses et dépendent grandement de celui ou celle qui les émet, selon sa position et selon le contexte dans lequel il ou elle s’exprime : entre intérêt électoraliste et intérêt des citoyens, toutes les nuances sont possibles. Mais la machine municipale est un peu plus complexe. Et on n’a pas toujours – et on pourrait même dire : pas souvent – le choix. Cet article est une tentative de synthèse des politiques sportives territoriales, par un balayage horizontal et vertical, prenant en compte aussi la dimension temporelle, et en les restituant dans le contexte plus large des politiques publiques locales. Elle résulte d’observations et d’analyses sociologiques, aussi bien quantitatives que qualitatives, accumulées depuis une trentaine d’années.
De qui et de quoi hérite-t-on quand on prend le pouvoir local ?
Ce qu’il faut d’emblée admettre pour ne pas tomber dans la caricature, c’est que l’élaboration d’une politique locale ne commence pas juste après les élections, quand, par exemple, un nouveau maire, une nouvelle municipalité, prennent possession des postes de pouvoir politique local que leur victoire leur a permis d’occuper. Les politiques menées précédemment ne disparaissent évidemment pas. Pas seulement les diverses infrastructures (sportives, culturelles, etc.), les parcs publics, les lampadaires, les zones piétonnes, les commerces et les usines, qui en sont la partie matérielle, visible, et qui sont éminemment représentatives de cette grande inertie de tout ce qui a été fait avant. Pas seulement non plus les événements, animations, festivals, fêtes populaires, etc., qui…