35 ans après, une revue bien vivante
Le premier numéro de la revue sortait de presse, il y a juste 35 ans, en avril 1989.
En ouverture, Paul Graziani, alors président fondateur de l’Institut de la Décentralisation, saluait « l’heure des pouvoirs locaux » en plaçant ce lancement sous le signe d’un refus du dogmatisme, du centralisme, de la langue de bois et du retour de l’esprit de « service ».
Les premiers artisans de la revue ne savaient pas où cette aventure allait mener.1
Plus de trois décennies plus tard, la revue est bien vivante. Ses rubriques évoluent tout en demeurent fidèles à l’écho qu’elles veulent donner à la « constitution » plurielle de la France.2
Plusieurs rubriques apparaissent sous un nouveau jour .3
« Ils-Elles font (ont fait) la décentralisation » invite à faire un temps d’arrêt pour converser avec des responsables politiques dont les intuitions, les réflexions et les actes ont marqué la dynamique de la décentralisation et aussi avec ceux qui sont à la manœuvre aujourd’hui.
Parce que les pouvoirs locaux sont des lieux de vie institués par le droit, chaque trimestre, seront dévoilées quelques curiosités juridiques au sens de ce qui intrigue et interroge.
Les pouvoirs locaux sont également le terrain d’échanges, traversés par des flux qui font « venir à la vie », comme l’indique l’étymologie du mot « croissance ». C’est le sens de la nouvelle rubrique « Échanges, flux et croissance ».
Que disent les chiffres de l’action publique « réelle » ? « Finances et gestion publiques » entend éclairer la décision à partir des données financières qu’elles soient à la source de choix de gestion, d’évaluation, d’audit ou de contrôle.
La rubrique « Management territorial », quant à elle, s’inspire de l’origine italienne du mot maneggiare qui signifie « mener son cheval à la main ». Élus, collaborateurs politiques, directeurs généraux de collectivités, représentants de l’État : qui sont-ils ? Que font-ils ? De quoi sont-ils responsables ? Qui sont ceux qui mènent le cheval à la main et dans quelles directions ?
Poser des questions avec un temps d’avance, donner prise à la réflexion à partir d’angles mésestimés, rédiger avec des mots simples, rechercher la clarté : telles sont les quelques impératifs que la revue entend garder en ligne de mire.
Il y a, parmi les auteurs de la revue, ceux dont l’expérience instruit des analyses fécondes et ceux que l’on ne s’attend pas à lire dans nos colonnes comme c’est le cas dans le présent numéro qui accueille l’un des penseurs contemporains les plus traduits dans le monde, François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue.
Tel est l’esprit de la revue Pouvoirs Locaux.
Et un grand merci à nos lecteurs.
Laurence Lemouzy
Notes de bas de page
1 Au premier rang desquels Jean-Marc Ohnet (rédacteur en chef), Philippe de Lara (conseiller scientifique), François-Xavier Level (directeur de la publication), accompagnés par Philippe Laurent, Gilles Darcy, Catherine Grémion, Louis Lalanne, Jacques Moreau, Bernard Perrin, Hugues Portelli, Bruno Rémond et Guy Terny.
2 Pour le dire avec les mots de Jean-Marc Ohnet dans le 1er éditorial de la revue (p.5)
3 Mes remerciements à Cynthia Ghorra-Gobin dont les conversations ont participé à l’évolution du rubriquage.