L'état d'urgence permanent : la démocratie sous contrainte ?
Dans cet essai, la professeure Stéphanie Hennette Vauchez dresse le constat d’une France qui, depuis les attentats de 2015, est plongée dans un état d’urgence permanent, d’abord terroriste puis sanitaire. Dès lors, on remarque que dans une période de paix émerge un « droit de crise » par le recours de plus en plus fréquent à ce mode de gouvernement. Enrichie par une conversation avec Fionnuala Ní Aoláin et deux textes de Mireille Delmas-Marty et Thibaud Lanfranchi, l’auteure donne à voir une démocratie et un régime des droits et libertés pervertis par l’immixtion de l’état d’urgence dans l’État de droit. Au travers de sa critique, elle invite à enrailler les transformations des organisations politique et institutionnelle et pousse à l’engagement de la société civile pour assurer la préservation de l’État de droit et de la démocratie.
Comment peut-on défendre un État de droit démocratique et protecteur des droits et libertés, tel que la France, lorsque l’état d’urgence s’y pérennise ? Cette interrogation constitue l’objet central de l’essai de Stéphanie Hennette Vauchez, professeure de droit public à l’Université Paris Nanterre. Elle y développe sa pensée et sa vision personnelle sur le sujet sans volonté de contribuer à un quelconque apport doctrinal ou juridique, justifiant ainsi la construction libre de l’essai. Ses écrits s’inscrivent dans la continuité de ses engagements à gauche de l’échiquier politique à l’occasion desquels elle a entre autres participé avec son mari, Thomas Piketty, et Guillaume Sacriste, à la rédaction d’un Traité de démocratisation de l’Europe visant à réformer constitutionnellement l’Union européenne, repris lors des élections…