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De la nature belle au vivant utile, enjeux de la végétalisation urbaine

Dans un contexte de changement climatique, de densification urbaine et de crise de la biodiversité, la végétalisation des villes apparaît comme une promesse contemporaine à la fois technique, poétique et politique. Loin de se résumer à un simple ornement, elle est aujourd’hui convoquée pour ses fonctions régulatrices (climat, eau, air), son rôle social (santé, bien-être, lien communautaire), et sa capacité à incarner de nouvelles formes de cohabitation entre humains et non-humains. Mais que recouvre exactement ce terme ? Quels usages, quels fondements, quels effets ? La végétalisation est-elle un retour de la nature ou une mise en scène du vivant ? Cet article propose d’analyser la végétalisation comme un fait urbain total, en mobilisant les apports de l’histoire, de la philosophie, du droit, de l’urbanisme et de l’esthétique.

L’émergence récente d’un terme polysémique

Le terme « végétalisation » n’appartient pas, à l’origine, au vocabulaire courant de l’aménagement urbain. Son apparition est récente dans le langage administratif, médiatique et même académique. Dérivé du verbe « végétaliser », lui-même construit à partir du mot « végétal », il se distingue du simple « verdissement » par une portée plus englobante : il ne s’agit pas uniquement d’ajouter du vert dans le paysage urbain, mais d’intégrer le vivant végétal dans les dynamiques de transformation de la ville. Sur le plan lexical, « végétalisation » suit un processus de néologisation par suffixation qui confère au mot un caractère technique et programmatique. L’entrée du terme dans les politiques publiques s’est surtout accélérée dans les années 2000, en parallèle avec la montée des préoccupations liées…