1926 : Poincaré décentralise par décret
« Recherche[r], dans la simplification et le meilleur rendement de nos organismes administratifs [locaux], les économies d’argent, de temps et de formalité, répondant à la fois aux nécessités budgétaires et au besoin d’activités rapides de l’État moderne1. » Cette formulation pourrait figurer dans les réflexions et rapports relatifs à la réforme de l’État et des pouvoirs locaux des années 2020. En réalité, il s’agit d’un extrait du rapport au président de la République2 relatif au décret-loi du 5 novembre 1926, portant « décentralisation et déconcentration administratives ». La démarche est portée par Raymond Poincaré (1860-1934). Qualifié d’homme providentiel, il a été rappelé quelques mois plus tôt à la présidence du Conseil, après l’échec du Cartel des gauches, dans un contexte de crise financière et budgétaire aggravée. Cette ouverture en direction des pouvoirs locaux peut paraître étonnante au regard des mesures autoritaires prises alors pour redresser la situation financière de la France avec, à la clé, des hausses massives d’impôts. Ce texte décentralisateur peut être considéré comme un aboutissement du parcours politique de l’homme d’État, particulièrement riche et complet, qui a toujours été très attaché à ses mandats locaux, notamment de conseiller général et de président du conseil général de la Meuse.
Notes de bas de page
7 novembre 1926. Le Journal officiel de la République française publie un décret signé deux jours plus tôt, et portant « décentralisation et déconcentration administratives ». Ce texte va donner un véritable élan aux pouvoirs locaux, assurés à cette époque dans les territoires par les conseillers généraux et par les maires. La démarche est portée par le président du Conseil, Raymond Poincaré (1860-1934), homme politique de centre droit, voire de droite, et qui a été président de la République durant la Première Guerre mondiale.
Poincaré, l’homme providentiel, le nationaliste revanchard, a été rappelé quelques mois plus tôt à la présidence du Conseil, après l’échec du Cartel des gauches. C’est la troisième fois qu’il occupe ces fonctions, cette fois-ci dans un contexte de crise financière et budgétaire aggravée. En effet, la situation de…
