Réinventer la voix de l’État
Mutations et enjeux de la communication publique gouvernementale
Rarement la communication publique n’a été autant sous tension. Dans un contexte où l’espace informationnel est fragmenté, saturé, polarisé, et où la défiance envers les institutions atteint un niveau historique, la parole gouvernementale se heurte à un double défi : être reçue, et être crue. La transformation de la communication publique n’est donc pas un luxe, ni une coquetterie managériale : elle est une nécessité politique. L’analyse livrée par Michaël Nathan, directeur du Service d’information du gouvernement (SIG), à l’occasion d’une conférence donnée devant les étudiants de l’Institut supérieur du management public et politique (ISMaPP), permetde saisir à quel point les enjeux de communication s’entrelacent désormais avec ceux de l’action publique elle-même.
La communication publique, en particulier gouvernementale, a été historiquement perçue comme un vecteur de transmission d’informations descendantes. Elle devient aujourd’hui un levier stratégique d’efficacité des politiques publiques à condition de rompre avec les logiques anciennes : il ne s’agit plus seulement de parler, il s’agit d’émerger, de convaincre, de donner à voir, d’être identifiée et réattribuée. Dans ce nouvel écosystème, l’État, pour faire entendre sa voix, doit repenser non seulement sa façon de parler, mais aussi sa manière d’être présent.
« La communication publique doit parler simple, juste et utile »
Le SIG est au cœur de cette mue. Conçu comme un service de diffusion de l’information gouvernementale depuis 1976, il porte aujourd’hui une ambition plus vaste : celle d’une véritable stratégie de communication publique…
