L’assimilation législative, source d’inefficacité des politiques publiques ?
Cet article examine la question de l’assimilation législative dans les départements et régions d’outre-mer, un principe fondé sur l’application uniforme du droit français aux territoires ultramarins. À travers l’analyse du cadre juridique de la Guadeloupe, il met en lumière les défis associés à cette approche uniformisante, notamment en termes d’efficacité des politiques publiques. En confrontant les tensions entre l’uniformité législative et les spécificités locales, l’auteur explore les pistes d’une réforme pragmatique, prenant en compte les singularités territoriales tout en favorisant la coopération entre les différents acteurs locaux et l’État. Le texte propose également de repenser les rapports entre les collectivités territoriales et de reconnaître davantage le droit à la différenciation, permettant une meilleure adaptation aux enjeux locaux. À cet égard, l’auteur appelle à une évolution institutionnelle en réponse aux limites de l’approche actuelle. Une telle transformation pourrait offrir une réponse plus pertinente aux problématiques sociales, économiques et environnementales auxquelles sont confrontés ces territoires. Enfin, l’article plaide pour une modernisation de l’action publique locale, en réintégrant les citoyens dans les processus décisionnels et en favorisant une gouvernance participative.
Depuis l’adoption de la loi du 19 mars 1946 sur la départementalisation, le débat entre les partisans de l’autonomie et de l’assimilation demeure principalement politique et idéologique. Cependant, force est de constater qu’en dépit des différences de statuts, les territoires ultramarins font face à des crises similaires, mettant en lumière les limites d’une réponse axée sur la transformation du cadre statutaire dans la résolution des problèmes sociaux, économiques et environnementaux.
Si des évolutions institutionnelles semblent inévitables à l’instar de la Guyane et de la Martinique, la phase transitoire et la coopération entre acteurs locaux demeurent essentielles pour anticiper les défis en cours et à venir. De là, la nécessité d’une transformation institutionnelle profonde — bien qu’elle semble reléguée au second plan dans l’opinion…
